
L’impact de l’activité humaine sur les abeilles
SOMMAIRE
1. Les abeilles : leur rôle majeur 2. Le syndrome de l’effondrement de leurs colonies
3. La pollution électromagnétique et son impact sur les abeilles
4. Les facteurs qui accélèrent leur disparition
5. Les conséquences de leur disparition
6. Existe-t-il des solutions ?

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Le rôle des abeilles
Les abeilles ont un rôle essentiel dans la préservation de la biodiversité. Ce sont des insectes pollinisateurs, c'est à dire que les abeilles transportent le pollen (élément mâle) des fleurs qu'elles butinent sur le pistil d'autres fleurs (élément femelle), ce qui permet la fécondation et la reproduction des espèces végétales. L'activité de pollinisation des abeilles est essentielle à l'agriculture : la majorité des cultures fruitières, légumières, oléagineuses et protéagineuses, de fruits à coques, d'épices, du café et du cacao bénéficient de l'activité pollinisatrice des insectes.
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3- La pollution électromagnétique et son impact sur les abeilles
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Plusieurs scientifiques sont arrivés au résultat que l’avènement et la massification des téléphones portables empêchent les abeilles de retrouver leur chemin. En effet, celles-ci utilisent les mêmes longueurs d’ondes pour communiquer entre elles. Ce qui expliquerait que les abeilles ne rentrent pas à leur ruche. De plus, ces ondes affectent fortement la capacité de résistance des abeilles qui seraient alors plus sensibles aux parasites qu’auparavant, ce qui expliquerait le déficit immunitaire relevé sur beaucoup d’entre elles.
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2- Le syndrome de l’effondrement de leurs colonies
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Le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles est le nom donné au phénomène de mortalité anormale et récurrente des colonies d'abeilles domestiques. Le phénomène prend la forme de ruches subitement vidées de presque toutes leurs abeilles, généralement à la sortie de l'hiver, plus rarement en pleine saison de butinage. Aux États-Unis, près de 25 % du cheptel a disparu au cours de l'hiver 2006-2007. De nombreux pays européens sont touchés depuis le début des années 2000. Les pertes peuvent atteindre, localement, jusqu'à 90 % des colonies. Les taux de mortalité hivernale des ruches d'abeilles domestiques, mesurés depuis l'apparition du phénomène sont quasi systématiquement supérieurs aux taux, d'environ 10 %, observés auparavant. Ainsi l’abeille saharienne, vivant seulement au Maroc et en Algérie est actuellement en voie de disparition. La région du Gharb, qui contribue à la moitié de la production nationale en miel, a perdu plus de 10.000 colonies d’abeilles. L'espèce la plus utilisée en élevage au Maroc est l’Apis mellifera, on observe une baisse dramatique de ces insectes pollinisateurs depuis quelques années.
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4- Les facteurs qui accélèrent leurs disparition
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Comme pour le Maroc, ainsi que pour une majeure partie de pays, la disparition des abeilles ne cesse de croître. Plusieurs facteurs sont responsables de ce phénomène grave :
Pesticides et autres produits phytosanitaires :
L’imidaclopride, produit efficace pour lutter contre les parasites, détruit aussi les récoltes, il a une mauvaise influence sur les abeilles. Les pesticides et produits phytosanitaires s’avèrent très toxiques, pour les abeilles, ils se fixent sur le pollen des fleurs. Plusieurs insecticides à base de néonicotinoïdes affectent le système nerveux des abeilles. En butinant sur des champs traités, les abeilles s'exposent au risque de voir leur système nerveux central s'affecter, suivi d'une mort presque immédiate. Les néonicotinoïdes agiraient sur les neurotransmetteurs des abeilles les empêchant de se repérer. Ce serait en tout cas l’une des raisons qui expliquerait pourquoi les abeilles ne reviennent pas dans leurs ruches à la sortie de l’hiver.
Parasites :
Le varroa est présent au Maroc comme dans de nombreux autres pays. Les apiculteurs marocains ont recours à toutes sortes de produits chimiques pour traiter leurs colonies parasitées mais ces produits laissent des traces dans les cires et le miel. En plus du varroa, il existe d’autres petits acariens sur les abeilles tels des poux, à priori résistants aux traitements.
Insectes :
D’autres insectes, au Maroc menacent aussi les abeilles tels que le petit coléoptère ou le frelon asiatique, qui se répandent rapidement et attaquent les colonies.
Réchauffement climatique :
Le réchauffement climatique, qui fait que la chaleur devient insupportable pour les abeilles, et cause leur mort, mais aussi assèche les fleurs donc plus de pollen, ce qui fait qu’elles ne trouvent plus rien à manger, donc meurent.
Changements environnementaux :
Le Maroc est un pays qui ne cesse de se développer sur tous les plans, mais surtout économiquement. Donc de nouvelles infrastructures sont construites, pour permettre l’aménagement de beaucoup plus d’espaces. Cette procédure contribue aussi à affaiblir les abeilles, en reconstruisant les paysages, en modifiant leur habitat et réduisant ainsi la biodiversité florale.
Exploitations excessives :
Les abeilles domestiques en particulier peuvent aussi parfois être victimes de formes d’agriculture productiviste. Certaines méthodes d’élevage sont intensives (transhumance constante, prélèvement de miel ou de pollen trop important) voire brutales (enfumage) et toxiques (traitement acaricide et antibiotique). Il résulte de ces pratiques – jugées minoritaires par certains experts du domaine de l’apiculture – des reines épuisées au bout d’un an, au lieu de deux ou trois et des ruches affaiblies.
5. Les conséquences de leur disparition
La disparition des abeilles et des autres insectes pollinisateurs aurait un impact catastrophique sur l'agriculture mondiale : il diminuerait la production agricole et augmenterait les prix de l'alimentation, aggravant la crise alimentaire mondiale qui sévit actuellement. Les conséquences en termes de préservation de la biodiversité seraient également catastrophiques. "Les résultats montrent que les équilibres alimentaires mondiaux seraient profondément modifiés pour des catégories comme les fruits et les légumes en cas de disparition totale des pollinisateurs : la production mondiale ne suffirait plus à satisfaire les besoins aux niveaux actuels. Si l’abeille disparaissait de la surface du globe, l’Homme n’aurait plus que quatre années à vivre" aurait dit Albert Einstein. Il est envisageable que l'effet boule de neige de la disparition des abeilles sur les autres espèces, végétales et animales, menace à terme la survie de l'espèce humaine. La disparition des abeilles peut donc avoir des conséquences écologiques certes, mais aussi économiques, la disparition des ruches signifie aussi la disparition des apiculteurs donc des pertes d'emplois.
6. Existe-t-il des solutions ?
Malgré la mise en place d'un "Plan Maroc Vert", l'apiculture n'a pas été prise suffisamment en compte et a plutôt été une "laissée pour compte" dans cette volonté de développement d'une agriculture intensive. L'apiculture est ancestrale au Maroc et se transmet généralement de père en fils sans adaptation aux biotopes qui évoluent décennies après décennies mais également, à la fragilisation de l'abeille, faute d'une bonne gestion et de bonnes pratiques de sélection malgré l’apiculture moderne qui progresse d’année en année. Pour lutter contre la disparition des abeilles, il faudrait éviter l’utilisation intensive de produits chimiques, préserver l’habitat de ces insectes pollinisateurs et favoriser la culture des plantes mellifères.

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Imadeddine B, Fanny E et Zineb G